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@ -10,7 +10,7 @@ imagefeature: "{{ site.urlimg }}/posts/it_always_seems_impossible.jpg"
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*Ce qui paraît impossible l’est toujours jusqu’à ce que ce soit fait.*
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![dd]({{ site.urlimg }}/posts/it_always_seems_impossible.jpg)
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Il est grand temps de reprendre en main notre avenir et les histoires que nous nous racontons à son sujet. En ces temps de tumulte global, le monde aspire à une nouvelle réalité, interrogeant notre identité et nos aspirations en tant qu’humanité. Mais bonne nouvelle, cette nouvelle réalité est déjà en marche ! De Taipei à Barcelone, en passant par Bogota, des initiatives citoyennes novatrices puisant dans les technologies numériques, l’auto-organisation et beaucoup de courage, transforment leurs systèmes politiques, économiques, environnementaux et culturels.
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_posts/2017-04-20-neurodivergence.md
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title: Neurodivergence
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authors: Fabienne Cazalis
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date: "2017-04-20"
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slug: "neurodivegrence"
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description: "Ces contraintes que nos sens et nos émotions imposent à notre intelligence peuvent entrainer des complications… imperceptibles."
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### L’intelligence portée par les sens
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Les spécialistes de l’intelligence s’accordent pour affirmer qu’il n’en existe aucune définition universelle. Nous utiliserons donc celle qui nous a paru la plus simple, à savoir que l’intelligence est la façon dont un individu appréhende et comprend son environnement. Ce qui nous intéresse ici, c’est de saisir que quelles que soient nos capacités intellectuelles, notre compréhension du monde est conditionnée par nos sens.
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Comment est-ce possible ? On conçoit facilement, par exemple, que comme nous ne percevons ni l’infiniment petit, ni l’infiniment grand, il nous est impossible de nous en faire une représentation juste. Mais même si l’on s’en tient aux stimuli que nous sommes physiquement capables de détecter (sons, images, odeurs, etc.), l’environnement sensible reste si vaste qu’il est humainement impossible de le percevoir dans sa totalité, d’en saisir tous les détails. Nous n’avons accès, à chaque instant, qu’à une fraction de notre environnement.
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Pour compliquer un peu plus la situation, les mécanismes cérébraux de l’attention sont tels qu’ils imposent des contraintes fortes sur nos capacités perceptives. Or, ces mécanismes de régulation et d’orientation de l’attention dépendent fortement de notre état d’esprit et de nos émotions. Voici des exemples de ces contraintes : lorsque nous trouvons une fleur ravissante, notre attention s’y focalise et nous rend capables de percevoir ses nombreuses nuances de couleur, de texture, de forme et de parfum ; inversement, si nous sommes sous le coup d’une peur panique, nous éprouvons une vision « tunnellisée », c’est-à-dire que nous ne pouvons plus voir que ce qui est au centre de notre champ de vision, tandis que les informations à la périphérie deviennent inaccessibles.
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### L’illusion d’un monde consensuel
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Ces contraintes que nos sens et nos émotions imposent à notre intelligence peuvent entrainer des complications… imperceptibles. Prenons le cas de deux individus, appelons-les Thanh et Cédric, avec leurs états d’esprit respectifs. Ils peuvent tout à fait se trouver dans la même pièce et en percevoir des informations très différentes. Ils n’en sont pas conscients, car ils détectent tous deux suffisamment d’éléments en commun pour leur donner l’illusion qu’ils ont perçu la même chose. Mais cette illusion est trompeuse et génératrice d’incompréhensions.
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En réalité, Thanh et Cédric ne vivent pas exactement dans le même monde, mais ils ont en commun un monde consensuel, composé des éléments qu’ils ont perçus tous les deux. En revanche, quand bien même ils seraient dans des états d’esprit similaires, Thanh et Cédric ne pourront jamais percevoir tous les deux exactement la même chose, sans forcément prendre conscience de ce hiatus inéluctable.
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On comprend comment deux individus peuvent en arriver à avoir des interprétations opposées d’une même situation, sans que l’un ait tort et l’autre raison, parce qu’au fond ils croient parler de la même situation mais en réalité, ils parlent de deux situations différentes puisqu’ils ne disposent pas des mêmes éléments.
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Mais cela n’est pas tout : non seulement les humains ne sont pas tous équipés des mêmes outils sensoriels (certaines personnes ont l’odorat très fin, d’autres une vue perçante), mais en plus, la façon dont le cerveau va traiter ces informations dépend du nombre de neurones dédiés à ce traitement, et là encore, nous ne sommes pas égaux dans la grande distribution génétique qui sous-tend l’architecture cérébrale. L’exemple de la musique permet de bien saisir cette notion : certains cerveaux ont la capacité de percevoir des nuances de son là où d’autres n’entendent aucune différence.
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En bref, l’intelligence est conditionnée par nos sens, par la puissance des centres de calculs neuronaux, et par l’humeur et l’état d’esprit dans lesquels nous nous trouvons. En d’autres termes, le monde tel que nous le percevons traduit notre attitude et notre singularité, soit notre façon d’être au monde.
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### Intelligence et normalité
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De même qu’il n’existe pas deux visages identiques, il n’existe pas deux cerveaux identiques. C’est cette variabilité qui fait notre singularité. Toutefois, pour la majeure partie de la population, cette variabilité est marginale, dans le sens où les différences cognitives et perceptives entre deux individus ne pèsent pas lourd comparativement à tout ce qu’ils ont en commun. L’exemple du Quotient Intellectuel de Wechsler (une échelle de mesure des capacités intellectuelles, la plus utilisée, même si ce n’est pas la seule) permet de bien saisir cette notion. Comme on peut le voir sur la courbe ci-dessous, 82,2% de la population présente un QI entre 80 et 120, ce qui est considéré comme la normale.
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![impossible?]({{ site.urlimg }}/posts/courbe_de_normalite.png)
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Il est essentiel de saisir que nous parlons ici de normalité statistique. En aucun cas, il ne devrait s’agir d’une évaluation de la valeur des individus. Hélas, ce terme de normalité est trompeur et évoque une notion de standard de référence, facilement interprété comme un idéal à atteindre. En d’autres termes, parler de normalité est, qu’on le veuille ou non, normatif.
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Il serait plus juste de parler de banalité, dans le sens où il est banal d’interagir avec un humain dont le QI de Wechsler se situe entre 80 et 120 (puisque, sur 100 personnes, plus de 82 obtiennent ce score), et moins banal d’interagir avec un individu dont le QI de Wechsler est inférieur à 70 (seulement 2,2 personnes sur 100). On pourrait comparer avec la courbe des tailles : 90% des hommes occidentaux mesurent entre 1,65m et 1,85m. Il est donc banal d’interagir avec un homme mesurant 1,75m et moins banal avec un homme mesurant 1,95m. Les individus très grands ou très petits constituent donc des variations extrêmes par rapport la moyenne de la population.
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Dans la limite de nos outils conceptuels et de nos instruments de mesure, les capacités cérébrales peuvent être étudiées et décrites en termes de fréquence dans la population, aboutissant généralement à une représentation sous forme de gaussienne, dite courbe de normalité, comme la courbes en cloche présentée ci-dessus.
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Pour toutes ces capacités, on va retrouver une majorité d’individus proches de la moyenne et une minorité d’individus soit très en dessous soit très au-dessus de cette moyenne. Réciproquement, pour un individu donné, on peut retrouver certaines capacités dans la moyenne tandis que d’autres capacités seront très en dessous ou très en dessus. On parle alors de profil hétérogène, par opposition au profil homogène d’un individu dont toutes les capacités sont situées dans la même zone de la gaussienne.
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En ce qui concerne l’intelligence, au sens où nous l’avons définie (et qui ne doit en aucun cas être confondue avec le QI, qui ne représente qu’une portion de tout ce qui constitue l’intelligence), nous trouvons particulièrement intéressant de nous pencher précisément sur ceux qui sont aux extrêmes des courbes, ceux qui ne rentrent pas dans la norme. Cet intérêt nous a menés au concept de neurodiversité.
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### Eloge de la variabilité
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Le terme de neurodiversité nous vient de la communauté des autistes, qui, lassés que leur anormalité statistique soit interprétée comme une somme de déficiences, revendiquent au contraire leur différence comme une variation de l’intelligence humaine. Pour comprendre cette posture, il faut savoir que si, sur de plusieurs dimensions de l’intelligence, les autistes présentent des capacités significativement inférieures à celle de la population neurotypique (les individus qui sont au centre de la courbe en cloche), ils disposent également de capacités cognitives et perceptives exceptionnellement supérieures.
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Ces profils intellectuels plein d’extrêmes sont donc potentiellement source de handicap comme de promesses. Si on reprend la notion que l’intelligence est conditionnée par nos sens, les autistes, dont une des caractéristiques est d’avoir des capacités perceptives particulièrement aiguisées, ne vivent pas dans le même monde. On a longtemps dit d’eux qu’ils vivaient dans leur monde, ce qui, suivant notre raisonnement, n’est pas faux mais incomplet.
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Il serait plus juste de dire qu’ils vivent dans un monde plus intense et riche d’informations que celui des neurotypiques. Ils disposent par ailleurs de capacités cérébrales de calcul leur permettant d’assimiler ces informations et d’en tirer des conclusions originales et pertinentes, que nous aurions tout intérêt à considérer avec le même sérieux que nous considérons les conclusions proposées par tout un chacun.
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Avec le temps, le mouvement de la neurodiversité intègre peu à peu tous les individus qui présentent de grandes variations cognitives par rapport à la normale, comme les personnes à haut potentiel intellectuel (soit un QI de Wechsler supérieur à 135, groupe dans lequel on retrouve d’ailleurs de nombreux autistes de haut niveau), les individus qui présentent un TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, que l’on retrouve aussi chez de nombreux autistes), les personnes qui ont des troubles des apprentissages (dyslexie, dysgraphie, dyspraxie, dyscalculie…). Tous ces groupes humains ont en commun de présenter simultanément des capacités intellectuelles très en dessous de la moyenne et d’autres très en dessus. Nous pourrions, si ce terme n’était pas chargé négativement, les appeler affectivement « nos mutants » ; nous préférons les nommer « les neurodivergents ».
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### Un réservoir à idées nouvelles
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De par leurs aptitudes peu banales, les « neurodivergents » perçoivent le monde différemment, ce qui leur donne la capacité de remarquer ce que personne ne voit, de saisir des nuances imperceptibles pour le commun des mortels, de les analyser avec des outils cognitifs originaux, et d’en tirer des conclusions auxquelles personne d’autre n’aurait pu aboutir. Si seulement nous sommes capables de les entendre !
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Certes, les capacités de communication des autistes ne sont pas aussi performantes que celles des neurotypiques, mais elles ne sont par pour autant absentes (même chez les autistes non verbaux, la communication peut se faire par gestes, parfois par écrit).
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Il me semble parfois que ce sont les préjugés, bien plus que le handicap, qui entravent les échanges authentiques entre autistes et neurotypiques. C’est particulièrement désolant si on considère que les capacités « neurodivergentes » peuvent se révéler vitales pour l’espèce humaine car lorsqu’une situation inédite se présente, et notamment une situation de danger, il faut inventer des solutions nouvelles. Et qui mieux que ceux qui ne pensent comme personne pour proposer des idées originales ?
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_posts/2017-04-23-ecologie_de_l_esprit.md
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_posts/2017-04-23-ecologie_de_l_esprit.md
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title: Pour une écologie de l’esprit
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authors: Thanh Nghiem
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date: "2017-04-23"
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slug: "ecologie_de_l_esprit.md"
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description: "Puisque le cerveau est un muscle, tout le monde peut s’entraîner. Quid des extrêmes, des gens qui souffrent d’atypisme ?"
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### Un si brillant cerveau
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Au CHU de Liège, le Docteur Laureys dirige un [laboratoire spécialisé sur le coma][1]. Grâce aux instruments de dernière génération (IRM fonctionnelle, EEG), il est parvenu à détecter ce qui se passe dans la tête de personnes en état végétatif – incapables d’effectuer le moindre mouvement physique.
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Un grand nombre de personnes étaient conscientes, et parmi elles, une majorité était désireuse de vivre, se disant étonnamment heureuses[^1]. Dans un livre[^2], il raconte comment ses travaux l’ont amené à se poser des questions ardues telles que : avons-nous le droit de débrancher ces personnes, si elles sont conscientes ? Et si elles disent vouloir mourir ? Alors qu’il n’y a aucune rémission possible, avons-nous le devoir de les garder en vie, de réduire leur souffrance ?
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Passionné par les états de conscience altérée, il a eu l’idée d’étendre ses recherches sur des « athlètes de l’esprit » pour mesurer l’impact de leurs pratiques sur le cerveau. Il a ainsi travaillé avec le champion d’apnée Guillaume Néry[^3] et le moine Matthieu Ricard[^4]. Dans plusieurs documentaires, on les voit se concentrer avec des casques sur la tête, puis entrer dans l’IRMf. Les résultats sont frappants.
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L’apnée et la méditation renforcent leurs circuits neuronaux : en pratique intensive les connexions se renforcent et les ondes cérébrales se coordonnent. Est-ce le fameux état de flow[^5], cet état de plénitude dans lequel nous rentrons lorsque nous sommes immergés dans ce que nous faisons à un tel point que le temps passe sans que nous nous en rendions compte ?
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### Au croisement des neurosciences et de la sagesse
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Les travaux du Mind & Life Institute, au croisement des neurosciences et des courants de sagesse représentés par le Dalaï Lama, confirment ces découvertes. Au tournant des années 2000, ce dernier a accepté de collaborer avec des scientifiques car il perçoit la science comme une manière puissante, peut-être la seule, apte à modifier les croyances des Occidentaux dans leur rapport au monde, au corps et à l’esprit.
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Comme il le remarque en souriant, il aura fallu attendre l’avènement des neurosciences pour faire reconnaître par les Occidentaux ce que les sages d’Orient avaient déjà découvert et mis en pratique depuis des millénaires !
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Les neurosciences démontrent que tout cela est tangible, et elles sont en route pour bouleverser notre regard sur le monde[^6].
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### Le cerveau c’est comme un muscle, il se travaille !
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Aujourd’hui, vous avez certainement entendu parler de yoga, de méditation de pleine conscience (mindfulness), de concentration ici et maintenant. Est-ce que ça marche ?
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Le fait est que ces pratiques apportent un mieux-être, et elles sont accessibles à tous à moindre effort. Sans avoir besoin d’être aussi avancés que Ricard ou Néry, une pratique régulière apporte des bénéfices démontrés. Exemples :
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Sous l’égide de Martin Seligman, la psychologie positive a développé depuis une vingtaine d’années une approche qui prend le contre-pied de la psychologie classique. Là où la seconde « répare » les pathologies, la première se fonde sur nos points forts pour tendre vers plus d’équilibre et de bien-être.
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Les précurseurs de cette discipline[^7] ont mené des recherches approfondies et mis en place un [outil de diagnostic gratuit en ligne][2]. Des méthodes, stages et outils sont proposés, à mi-chemin entre pratique physique et travail mental. Ces précurseurs organisent des colloques en continu aux US pour avancer la recherche et ouvrir la pratique au public. En France, c’est Christophe André qui a pris le relais.
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Pour ma part, je suis passionnée d’apnée profonde. Je pratique aussi le yoga, aime les randonnées en silence en haute montagne, ai testé la méditation intensive[^8]. J’ai constaté que descendre à -40 mètres dans le Grand Bleu, ou rester presque 4 minutes sans respirer à 10 mètres de fond, me procure un niveau de calme incomparable, état qui dure bien-au-delà des quelques heures de pratique.
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Les champions d’apnée, qui pratiquent en général aussi le yoga, disent que l’apnée « c’est de la méditation en mouvement », que ce sport est 70% esprit et 30% physique.
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L’écriture, le dessin font aussi partie des activités qui me permettent d’atteindre cet état. La clé de tout cela ? Le focus, et l’attention portée à ce que l’on fait. C’est assurément l’état de flow !
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Alors, pourquoi pas vous ? Toutes les activités mentionnées peuvent se pratiquer entre pairs, à moindre frais. L’apnée a le vent en poupe, et de plus en plus de clubs d’amateurs proposent la pratique partout en France.
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### Un atypisme moteur ?
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Puisque le cerveau est un muscle, tout le monde peut s’entraîner. Quid des extrêmes, des gens qui souffrent d’atypisme ?
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Grâce aux outils de diffusion de la connaissance – Internet, sites collaboratifs, réseaux amateurs – on relève des exemples d’améliorations plus ou moins spectaculaires, et de plus en plus fréquents.
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Mon ami Chris Zobrist, né aveugle à 95% par déficience du nerf optique, a réussi à retrouver ou plutôt créer sa vision grâce à la méditation quotidienne, renforcée par un [outil de stimulation cérébrale][3]. Il voit aujourd’hui 3 fois plus loin et peut distinguer les feux rouges, ce qui lui permet de se déplacer en ville seul et sans canne. Une amie apnéiste a vu des enfants autistes entrer en état de calme total pendant et après l’apnée.
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Fabienne a rédigé un [article sur les femmes autistes qui s’ignorent][4], et comment leur venir en aide. Quelques jours plus tard, le million de vues a été franchi, démontrant que le sujet fait mouche, et que de plus en plus de personnes sont prêtes à se prendre en main.
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Pas de statistique ni de prêche ici. Ce qui me frappe, c’est que l’atypisme peut être un puissant moteur. Il l’a été pour moi et pour ceux que je connais. C’est parce que l’on souffre d’une différence, d’un trouble irrésolu, que l’on a la motivation pour aller plus loin, pour trouver des solutions qui fonctionnent enfin.
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[1]: https://www.youtube.com/watch?v=jqEq0Nt7MvM
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[2]: https://www.viacharacter.org/www/
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[3]: http://www.diytdcs.com/tag/christopher-zobrist/
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[4]: https://theconversation.com/ces-femmes-autistes-qui-signorent-75998
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[^1]: L’IRMf permettait de poser des questions aux patients et d’interpréter leur réponse, en fonction de la zone du cerveau qui s’allumait
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[^2]: Un si brillant cerveau, les états limites de conscience, Steven Laureys, Ed Odile Jacob, 2014
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||||
[^3]: <http://www.allodocteurs.fr/bien-etre-psycho/sport-et-sante/apnee-quel-impact-sur-le-cerveau_18940.html>
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||||
[^4]: <https://www.ulg.ac.be/cms/c_5988334/fr/exploration-de-la-meditation>
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||||
[^5]: Flow: The Psychology of Optimal Experience, Mihaly Cskiszentmihalyi, Ed Harper
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||||
[^6]: <https://abonnes.nouvelobs.com/bibliobs/idees/20170623.OBS1143/pourquoi-la-neuroscience-s-apprete-a-changer-le-monde.html>
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||||
[^7]: Tal Ben Shahar. Professeur à Harvard, il a écrit plusieurs best-sellers sur le sujet et son cours est l’un des plus populaires sur le campus, voir <https://wholebeinginstitute.com>
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[^8]: Méditation de type Vipassana dans laquelle il faut rester immobile, concentré sur son souffle et le calme de l’esprit, de 6h du matin à 22h pendant plusieurs jours d’afffilée
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