Le collaboratif et le génie digital au service de l’intérêt général. ONG, associations, travailleurs sociaux, ESS, urgentistes, pompiers, Poste… ces acteurs de proximité, qui œuvrent au contact des populations, atteignent un taux de confiance de 90 %, quand le politique plafonne à 12 % et les grandes entreprises à 30 % . Dans la pratique, ces entités, personnes, réseaux de proximité sont les seuls à pouvoir relever le défi des laissés-pour-compte de la mondialisation. Nous voulons les aider à s’approprier les technologies collaboratives, les aider à se saisir de l’enjeu des big data, pour qu’ils puissent en faire l’usage adapté à leurs publics cibles. Capter les signaux faibles laissés par les populations les plus fragiles, pour leur venir en aide plus efficacement. Cela a été expérimenté par QuantCube avec des acteurs publics sur des problèmes d’eau, de pollution, d’épidémies, des politiques agricoles.
Démocratie participative, hyperlieux, comment donner vie à l’utopie ? On connaît les principes, les outils, les Civic Tech. Des exemples qui ont plus ou moins abouti. Nuit Debout, Printemps arabes, Stades Citoyens. L’étincelle doit se produire au bon endroit sur les bons sujets. Il faut de la préparation, une dose de rationnel, beaucoup d’énergie. Ce qui fera la différence ":" l’enthousiasme et la détermination pour créer un effet de contagion.
L’Europe comme creuset du changement, qui pèse dans le débat mondial. À la fois territoire physique peuplé de plus de 500 millions de personnes et objet de culture porteur d’idéaux indispensables à la survie de l’espèce. Au-delà des frontières européennes, une survie tant quantitative, que qualitative. Nous revendiquons un Erasmus ouvert au plus grand nombre, et la reprise en main du génie digital à partir de l’Europe, avec la prochaine entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données , que nous proposons de compléter par une approche de libération des usages « Citizen Link » (Lien Citoyen).
Aux États-Unis, les game changers sont ceux qui ont l’argent – Jobs, Gates, Zuckerberg. En Europe, ce sont les esprits brillants qui travaillent dans l’ombre, cherchant l’innovation de rupture par leurs idées. Et si, plutôt que de se focaliser sur un leader providentiel, on créait un personnage multiple, faisant émerger un leadership collectif face au tsunami ? Cela a déjà été testé, par exemple avec les Barbares, qui ont créé un personnage fictif les représentant aux élections. Créer un mouvement, une culture qui change la donne par le collaboratif et par le transgénérationnel permet d’éviter les phénomènes de rejet, si typiques lorsqu’une personne charismatique émerge du lot. On pourra aussi s’appuyer sur les acteurs hybrides, entre Corporate et entrepreneuriat social, tels B-Corp ou Ticket For Change, et tenter une exploration avec ces groupes qui ont rejoint les Crapauds fous pour incarner un autre capitalisme – SOS Groupe, Association Familiale Mulliez, Suez.
"Generation 2050":
Génération 2050 aux manettes. Les 18-35 ans forment une génération historique qui porte en elle la puissance de disruption. Le chaos mondial dans lequel ils ont atterri, les promesses des technologies collaboratives qu’ils sont la première génération à maîtriser, l’accès à l’information instantanée, mais aussi l’infobésité, la post-vérité, le risque d’isolement communautaire. Génération clivée, à qui il faut donner les moyens de porter le changement. Parce qu’ils en sont capables, et par équité, car ils écoperont de ce monde d’après, ce monde que nous leur laissons.
Le génie digital est sorti de sa bouteille. Quelle en sera la portée et le sens ? Intelligence artificielle, robots, voitures autonomes. Homme augmenté ou diminué ? À l’ère de la post-vérité, alors que le génie est sorti de la bouteille, il faut des garde-fous, des coupe-feux. Le risque zéro n’existe pas, il faut informer le public de ce qui se passe dans les laboratoires, sans pour autant sombrer dans les délires de la science-fiction ou la théorie du complot. Nous devons apprendre à garder un juste milieu. Aucune technologie n’est intrinsèquement mauvaise, ce sont nos usages qui en déterminent l’issue. Il nous faut ouvrir les boîtes noires, élever le débat public, ne pas baisser les bras devant la complexité.
Neurodiversité, l’essence du crapaud fou. Il faut tout d’abord valoriser la différence dans les formes d’intelligence, la laisser s’exprimer. La plupart des crapauds fous que nous avons rencontrés sont un peu atypiques, d’une manière ou d’une autre. Le changement commence toujours par les quelques pour cent qu’on traite de fous au départ. On les prend pour des pauvres d’esprit quand ils sont à une extrémité de la courbe de Gauss, et des génies quand ils sont à l’autre extrémité. Parce qu’ils se tiennent au bord du système, ils sont les mieux placés pour pouvoir identifier les failles et court-circuiter des systèmes qui nous mènent au désastre. Laissez-les avancer dans la direction qu’ils souhaitent, aidez-les à faire cohorte ! Ensuite, mieux comprendre la neurodiversité, c’est aussi donner à tout un chacun les moyens d’améliorer ses capacités cognitives. « Le cerveau peut se travailler comme un muscle, on peut l’exercer, le remanier, le renouveler (neuroplasticité, recherches auprès “d’athlètes de l’esprit ”) – on peut même soigner certaines pathologies en s’appuyant sur les états modifiés de conscience. »