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post | Osons prototyper le monde nouveau, courageux et bienveillant que nous savons possible |
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2017-09-12 | monde_nouveau | Ce qui paraît impossible l’est toujours jusqu’à ce que ce soit fait. | {{ site.urlimg }}/posts/it_always_seems_impossible.jpg |
Ce qui paraît impossible l’est toujours jusqu’à ce que ce soit fait.
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Il est grand temps de reprendre en main notre avenir et les histoires que nous nous racontons à son sujet. En ces temps de tumulte global, le monde aspire à une nouvelle réalité, interrogeant notre identité et nos aspirations en tant qu’humanité. Mais bonne nouvelle, cette nouvelle réalité est déjà en marche ! De Taipei à Barcelone, en passant par Bogota, des initiatives citoyennes novatrices puisant dans les technologies numériques, l’auto-organisation et beaucoup de courage, transforment leurs systèmes politiques, économiques, environnementaux et culturels.
Dans le cadre de cette histoire naissante, certains de nos amis en France ont pris le risque de publier ce livre, nous offrant un terrain de jeux créatif pour ré-imaginer sérieusement la direction que doit prendre l’humanité. Et c’est là que nous intervenons, vous, lecteurs, et nous. Dans un véritable esprit de co-création, nous vous invitons à nous rejoindre pour explorer les initiatives qui voient le jour un peu partout dans le monde. C’est notre « mission Mars vers la Terre » ! Ce qui nous a paru le plus vivant et vibrant à cet instant précis, a été notre source d’inspiration. Nous vous suggérons d’imaginer votre monde comme une page blanche pour effectuer un prototypage rapide du « saut quantique » que vous, nous, et l’humanité tout entière doit faire. Nous nous sommes réunis en cohorte dans la campagne californienne et avons dégagé trois points de départ pour ce cheminement :
Premièrement, au vu de la complexité, de la rapidité et de l’incertitude croissantes à l’ère du tout numérique, commençons par renforcer l’esprit de cette culture mondiale émergente d’auto-organisation, de décentralisation, de biens communs en open source. Dans le contexte actuel, il nous semble capital de reconnaître que tout est étroitement lié et que la terre, l’eau, les arbres, l’air, ainsi que tous les êtres vivants, disposent du droit fondamental à être autonomes et libres. De ce fait, nous croyons que nos aînés et protecteurs de la sagesse traditionnelle, sont les mieux placés pour nous montrer comment associer efficience, en nous concentrant sur ce que nous faisons et la manière dont nous le faisons, et efficacité, en explorant qui nous sommes et pourquoi nous existons. Nous pensons qu’une quantité considérable d’énergie et de potentiel humain peut être libérée en fusionnant le faire humain et l’être humain. Nous ne ferions pas face au genre de « crise » que nous connaissons actuellement si nous nous demandions plus souvent comment concilier des besoins humains fondamentaux paradoxaux, tels que la sécurité et la liberté, la contribution et le développement personnel, la conscience et le bonheur, l’amour des autres et l’amour pour soi-même.
Nous sentons intuitivement que la bienveillance et la gratitude (envers nous-même, envers les autres et envers tout ce qui existe et advient), combinées à l’équilibre et à l’intégration, font partie de ce mode de vie émergent qui nous donne les moyens de trouver la stabilité intérieure et l’harmonie avec notre environnement. Cela nous encourage à oser sauter dans l’inconnu de cet espace liminaire inconfortable, cet interstice entre nos histoires, afin de développer notre agilité, lâcher prise et regagner notre liberté pour redéfinir ce qu’est vraiment la vie. Pour ce faire, nous aurons sans doute besoin de cultiver un nouvel usage de nos langages, d’inventer de tout nouveaux mots et, parfois, de complètement oublier les limites de notre vocabulaire pour faire l’expérience de ce que les mots ne peuvent pas saisir. Nous demandons plus de MAGIE ! Pas de la fausse magie, mais celle qui fait se demander si on n’est pas fou, si on est le seul à remarquer, si on est en train de rêver ou de tout inventer. Voilà le genre d’identité culturelle dont nous voulons nourrir l’intelligence artificielle, de façon à pouvoir travailler en partenariat avec elle, grandir et apprendre ensemble.
Deuxièmement, nous avons besoin de plus d’espaces sécurisants (safe spaces) pour l’imagination. Nous avons besoin du temps, de la présence et de la confiance adéquats pour aller au-delà de ce qui existe et remettre en cause ce qui semble impossible (condition préalable au saut quantique). Nous (chercheurs en neuroscience, artistes, demandeurs d’emploi, entrepreneurs sociaux, spécialistes du corps, et autres espèces de crapauds fous) avons fait l’expérience de ReTraites1 à travers le monde, nous accordant des moments de plénitude et de REST2 (Pensée Silencieuse Aléatoire Episodique) pour nourrir une créativité radicale. Nous avons essayé, échoué, appris, essayé et échoué encore en coordonnant des personnes très indépendantes autour des principes de ludisme, immaturité et révolte. Nous avons commencé par la question du « qui », en nous interdisant d’évoquer ce que nous faisions dans la vie. Et nous avons beaucoup appris sur la manière de permettre à de petits groupes comme à de plus grands de s’auto-organiser, en créant des espaces sécurisants qui laissent leur être véritable se dessiner et ÉCOUTER avec tous ses sens. Nous sommes désormais convaincus que ce genre d’environnements crée le mélange de confiance, de connexions et de capacité à lâcher prise nécessaires pour dissoudre les ego-systèmes dans une approche éco-systémique qui transformera nos vies. En chemin, nous avons eu la chance de rencontrer des âmes sœurs, telles que The Leap Manifesto (le manifeste Un bon vers l’avant), The Activist Ashram, The Dandelion Project, l’institut Esalen, The Generator et The Wellbeing Project…, cela nous a fait réaliser que nous avions besoin de davantage de lieux où des alliés inattendus partageant une vision commune (grandes fortunes et activistes ; chefs autochtones et facilitateurs de néo-tribus ; anciens et jeunes) peuvent se rencontrer pour abattre les cloisons, établir des partenariats novateurs et entreprendre des expérimentations inédites en matière d’imagination humaine.
Troisièmement, nous demandons plus de récits inspirants sur la façon dont des innovateurs et des game changers déraisonnables repoussent déjà les limites de ce qui est possible dans le monde entier. Faisons en sorte de rendre visible et de célébrer la manière dont ils réinventent les leviers que sont les récits, la participation, l’argent, l’infrastructure et le bien-être ! Nous voulons que vous et nous, les citoyens du monde, puissions facilement nous brancher sur ce nouveau mouvement de l’imagination, prometteur et vibrant, pour découvrir comment participer aux initiatives les plus enthousiasmantes œuvrant à cette transition. Nous rêvons de festivals locaux, d’ateliers de fabrication (maker-spaces), de laboratoires de fabrication (fab labs), de dîners de la diversité, de hackatons pour des villes durables et d’autres initiatives originales, partout dans le monde. Nous voulons tester des idées qui permettent à tous, partout et à tout moment, de s’extraire de la matrice actuelle de peur et de pénurie, pour commencer à jouer avec nous sur des bases scientifiques telles que le Gap Frame3, pour nous aider à concentrer nos efforts là où ils seront les plus efficaces ! Par conséquent, nous avons l’intention de prototyper ces opportunités d’engagement pour vous, et avec vous. La première étape consiste à codifier tout ce que nous avons appris jusqu’ici sur la manière d’animer de tels espaces sécurisés pour l’imagination et à élaborer une boîte à outils pour vous permettre de faire de même avec les personnes qui vous sont chères. Si vous souhaitez rejoindre notre mouvement, rendez-vous sur le site du crapaud fou, nous vous y attendons avec impatience !
Pour conclure (et nous savons de quoi nous parlons, nous vivons aux États-Unis), qui sont vos dirigeants politiques compte, et en même temps ne compte pas. Au final, nous sommes TOUS responsables du type de monde dans lequel nous vivons et TOUS capables d’apporter une réponse, et nous le transmettrons fièrement aux générations futures. Ce faisant, échouons vite, brièvement et à peu de frais, de façon à pouvoir non seulement apprendre de nos erreurs, mais aussi profiter de cette exploration commune de la vie. Car, quoi qu’il en soit, ce processus en lui-même deviendra très probablement « l’histoire » la plus palpitante que nous raconterons à nos petits-enfants : le qui, quoi, comment, quand, où et pourquoi de notre aventure pour changer le monde (voilà, maintenant, c’est dit). Enfin et surtout, un point important : veuillez garder à l’esprit qu’en prototypant ce genre de choses, nous n’aspirons pas à l’exhaustivité, à la perfection ou à la prédiction, nous voulons seulement impulser quelque chose. Organisons cette expérience avec légèreté, osons échouer avec sincérité et grandissons ensemble ! Dans la lignée de la citation de Tom Robbins : « L’humanité a avancé, quand elle a avancé, non parce qu’elle a été sobre, responsable et prudente, mais parce qu’elle a été ludique, rebelle et immature. »