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@ -31,7 +31,7 @@ En bref, lintelligence est conditionnée par nos sens, par la puissance des c
De même quil nexiste pas deux visages identiques, il nexiste pas deux cerveaux identiques. Cest cette variabilité qui fait notre singularité. Toutefois, pour la majeure partie de la population, cette variabilité est marginale, dans le sens où les différences cognitives et perceptives entre deux individus ne pèsent pas lourd comparativement à tout ce quils ont en commun. Lexemple du Quotient Intellectuel de Wechsler (une échelle de mesure des capacités intellectuelles, la plus utilisée, même si ce nest pas la seule) permet de bien saisir cette notion. Comme on peut le voir sur la courbe ci-dessous, 82,2% de la population présente un QI entre 80 et 120, ce qui est considéré comme la normale.
![impossible?]({{ site.urlimg }}/posts/courbe_de_normalite.png)
![courbe de normalité]({{ site.urlimg }}/posts/courbe_de_normalite.png)
Il est essentiel de saisir que nous parlons ici de normalité statistique. En aucun cas, il ne devrait sagir dune évaluation de la valeur des individus. Hélas, ce terme de normalité est trompeur et évoque une notion de standard de référence, facilement interprété comme un idéal à atteindre. En dautres termes, parler de normalité est, quon le veuille ou non, normatif.

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@ -3,7 +3,7 @@ layout: post
title: Pour une écologie de lesprit
authors: Thanh Nghiem
date: "2017-04-23"
slug: "ecologie_de_l_esprit.md"
slug: "ecologie_de_l_esprit"
description: "Puisque le cerveau est un muscle, tout le monde peut sentraîner. Quid des extrêmes, des gens qui souffrent datypisme ?"
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@ -54,6 +54,22 @@ Fabienne a rédigé un [article sur les femmes autistes qui signorent][4], et
Pas de statistique ni de prêche ici. Ce qui me frappe, cest que latypisme peut être un puissant moteur. Il la été pour moi et pour ceux que je connais. Cest parce que lon souffre dune différence, dun trouble irrésolu, que lon a la motivation pour aller plus loin, pour trouver des solutions qui fonctionnent enfin.
### Conclusion 
Faire crapaud fou, cest valoriser sa (neuro)divergence ! Et ce, quelle que soit la forme dintelligence considérée1.
Il faut en tout premier lieu changer de regard sur soi-même, prendre conscience quétant atypique, on nest pas seul à doute. Ensuite, voir ceci : ce sont les quelques % aux extrêmes de la courbe gaussienne qui peuvent apporter un regard neuf et des solutions originales aux problèmes existants, créés par les systèmes dominants. Etant engoncés dans les normes quils ont créées, ces derniers ne peuvent que tourner en boucle.
On dit que les meilleurs guérisseurs sont les patients qui ont guéri. Eh bien voilà ! La différence et la souffrance sils la domptent, font deux des ambassadeurs authentiques. Cest parce que lon sest sorti dune souffrance et de son tunnel, que lon peut partager, aider ceux qui sont encore en chemin. Cest ainsi que lon « remonte » la courbe gaussienne par le partage, linspiration, le jeu, puis alors on fait cohorte…
![courbe du changement]({{ site.urlimg }}/posts/courbe_du_changement.png)
Connaissez-vous cette courbe ? Cest la fameuse courbe du changement, avec la théorie du Tipping Point (point de basculement).
Enseignée dans toutes les écoles de commerce, elle explique comment percer avec des produits innovants et met en exergue ce point de basculement où un phénomène marginal devient commun. Si lon applique cette courbe à lidée que « la survie de lespèce passe par un changement de comportement », le crapaud fou se situe à la marge à gauche, là où tout commence.
Les cohortes favorisent la dynamique de contagion (positive), ainsi faire crapaud fou pourrait sauver lespèce.
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[1]: https://www.youtube.com/watch?v=jqEq0Nt7MvM

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title: Game Changer
authors: Alexandre Delanoë
date: "2017-04-25"
slug: "game_changer"
description: "On parle beaucoup dintelligence émotionnelle (le QE au lieu du QI), mais il existe de nombreuses autres formes dintelligences..."
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On parle beaucoup dintelligence émotionnelle (le QE au lieu du QI), mais il existe de nombreuses autres formes dintelligences aujourdhui reconnues par les chercheurs (étymologiquement, inter-legere signifie lire entre les lignes, relier) : spatiale (le conducteur de Formule 1 qui mémorise et anticipe les virages du circuit), musicale, kinesthésique, visuelle…
### Pour commencer, le jeu
Super Tux (<https://supertuxproject.org/>) est un jeu développé au début des années 2000, installable sur un système d'exploitation alternatif développé et édité par des communautés de bénévoles comme Debian GNU/Linux (<https://www.debian.org/social_contract>).
![supertux]({{ site.urlimg }}/posts/game_changer.png)
Super Tux ressemble à s'y méprendre à un célèbre jeu commercialisé par la société Nintendo. Seuls les couleurs et les personnages ont changé : au plombier est substitué un manchot qui est la mascotte du logiciel libre.
Super Mario a dressé et activé plusieurs générations de neurones. Ayant joué de nombreuses heures, et avec la force de l'âge, l'adulte que je suis devenu apparaît confiant dans l'univers Super Tux. L'avatar avance victorieusement dans un espace dont je connais bien le chemin après de nombreuses tentatives sur le modèle initial : les astuces, les dangers, le joueur s'en rappelle sur le bout des doigts. Je dirige donc Super Tux en écrasant les monstres, en sautant et récupérant les points avec vélocité.
Puis, surprise ! Je découvre un mur, c'est une difficulté qui n'existait pas dans le jeu initial. Je m'attendais à une copie mais je découvre une impossibilité. Ce n'est pas un bug, mais un véritable mur dans ce monde, une masse solide et infranchissable. Même en prenant son élan, l'avatar ne franchit pas cet obstacle, ni par au-dessus, ni par en dessous. Je cherche désespérément l'astuce, la porte dérobée, la clef invisible qui lui permettra de passer au niveau suivant.
Las, j'ai d'abord abandonné à ce stade ne comprenant pas l'intérêt de cette mauvaise blague. A quoi sert un tel jeu ? Plus tard, à force de persévérance et avec un peu de chance, j'ai découvert qu'il existait un mode édition du jeu.
Effectivement, en appuyant sur la touche "Echap", le joueur s'échappe du monde "jeu", quitte le statut de simple joueur et passe de l'autre côté de la matrice. En découvrant ce mode édition, quelques outils deviennent disponibles : une gomme, des palettes d'objets, des monstres...
Surtout, le compte à rebours est arrêté, le temps du jeu n'existe plus, l'espace se dilate : le créateur perçoit l'univers dans sa totalité avec ses moindres secrets. Le concepteur peut ainsi gommer la partie inférieure du mur. Le jeu n'est en réalité pas une copie : le jeu consiste à faire le jeu, dans l'esprit du "do it yourself". Le jeu consiste à sortir du mode "jeu" pour changer les règles, hacker le code en quelque sorte. Un jeu ne se consomme donc pas seulement, il est possible d'en devenir créateur et concepteur. Cette expérience fait donc apparaître un autre référentiel par rapport au jeu : casser les codes.
### Passer de lautre côté de la matrice ?
D'autres expériences digitales existent et d'autres manières de passer de l'autre côté de la matrice aussi. Prenons l'exemple de la recherche d'information. Il y a quelques années, nous recherchions quotidiennement dans un dictionnaire la définition d'un mot, plus tard nous avons plutôt utilisé des moteurs de recherche. Prenons l'exemple du dictionnaire pour définir ce qu'est un algorithme.
L'algorithme de la recherche d'un mot dans un dictionnaire suppose d'abord la connaissance de l'ordre alphabétique. C'est en cours élémentaire, vers l'âge de 7 ans, que la pratique de la recherche d'un mot dans un dictionnaire peut être apprise. Pour un mot donné, supposons "algorithme" (et non "logarithme" qui est la fonction inverse de « exponentiel ») et recherchons ce terme dans le dictionnaire. A droite ou à gauche suivant l'ordre alphabétique de la première lettre selon la page ouverte devant soi puis à gauche ou à droite suivant la seconde lettre du mot que l'on cherche et la page devant soi etc. Jusqu' à atteindre le terme, à sa définition, la lire, éventuellement la comprendre pour décider de l'utiliser ou pas.
Je définis l'algorithme comme une séquence de règles de mouvements pour décider, exactement comme nous dirigeons Super Tux et Super Mario. Pour le dictionnaire, c'est droite/gauche selon les lettres du mot comparé à la lettre de la page courante pour terminer quand le mot égale celui que l'on cherche.
Pour un dictionnaire, l'affaire semble à peu près conclue. Mais qu'en est-il de la recherche dans un moteur de recherche ? Autant nous n'utilisons plus trop le dictionnaire, en revanche, nous utilisons un moteur de recherche plusieurs fois par jour. A partir d'une équation de recherche insérée dans un espace vide, en exécutant la touche magique "entrée", le résultat apparaît dans une liste hiérarchisée de réponses pertinentes selon la recette algorithmique du moteur consulté.
Dans son exploration des connaissances digitales, l'internaute utilise un moteur de recherche pour s'orienter face à la concurrence des dictionnaires et de leurs définitions. Sait-il pour autant le mécanisme (algorithme) qui lui permet de discriminer les définitions entre elles ?
Quelle est cette recette pour choisir les dictionnaires et leurs définitions éventuelles ? La question posée à des étudiants après bac dans les années 2010, laisse apparaître des surprises : rares sont les réponses précises et justes. Rapidement, les étudiants dénoncent la boîte noire et critiquent un secret jalousement gardé... Comme je l'ai entendu auprès de décideurs adultes dans un séminaire : "de toutes les façons le page rank n'est plus utilisé".
Comment ne pas savoir exactement ce qui nous permet de décider tous les jours ? Le système de référencement et les citations permettent de hiérarchiser les sites entre eux, même si l'entreprise rajoute des couches d'intelligence, peut-on vraiment faire l'économie d'une culture G des algorithmes (du "page rank" par exemple) ?
La quadrature du Net a mis en place un méta-moteur de recherche, Searx <https://searx.laquadrature.net/>, qui non seulement respecte la vie privée de ses utilisateurs mais en plus propose la moyenne des résultats d'une requête réalisée dans tous les moteurs de recherche que l'utilisateur décide d'activer. L'algorithme est clair : il s'agit de la moyenne des scores obtenus dans tous les moteurs de recherche. Après plusieurs mois d'usage de ce méta moteur, je me suis rendu compte du pouvoir normatif de lalgorithme : le moteur de recherche que je croyais indépassable en termes de pertinence et de qualité de la recherche était efficace aussi parce que je n'étais habitué à son comportement. En d'autres termes, je me suis habitué à ses résultats qui me confortaient dans des prédictions auto-réalisatrices et qui accroissaient ma dépendance cognitive.
J'avoue donc ma dépendance cognitive majeure à cette liste hiérarchisée et sponsorisée de résultats orientés selon une formule magique et secrète. J'ai en effet pris plaisir à découvrir le chemin au fur et à mesure que je le parcourais. Cette approche a favorisé la découverte de lieux digitaux. J'ai longtemps pratiqué la balade dans le web avec ces boussoles numériques que sont les moteurs de recherche.
### Construire soi-même sa carte du territoire
Mais n'est-il pas temps de construire la carte des territoires numériques que nous avons parcourus ?
C'est désormais possible. Il existe en effet des technologies qui spatialisent les espaces thématiques dans leur globalité et qui permettent une exploration contrôlée. C'est ce que propose la plateforme Gargantext développée par le CNRS (<http://gargantext.org>). Les termes sont extraits et regroupés selon leurs contextes d'apparition ou d'usage puis projetés dans une interface d'exploration graphique. L'exploration devient contrôlée, l'explorateur ne subit plus le chemin mais exploite lespace des possibles par la visualisation de la masse de connaissances, la carte des territoires cognitifs en quelque sorte. Le code de ce logiciel est libre, disponible, il peut être lu et exécuté par quiconque en respecte les termes dans la volonté d'une science ouverte des algorithmes libres.
Une première industrie digitale a fondé son succès sur le secret de l'algorithme privateur de libertés, la boîte noire, profitant dutilisateurs captifs de leurs usages. Désormais, le succès se fonde sur la confiance en la connaissance partagée du mode de calcul, par le partage d'un protocole ; c'est une convention de calcul qui permet la coordination cognitive pour établir la confiance. C'est le principe même de la crypto-économie fondée sur la blockchain par exemple (ou les Smart Contrat chiffrés comme Ethereum qui lui succèdent déjà): c'est le partage d'un mode de calcul comme convention et consensus qui permet l'établissement d'une valeur. Son caractère infalsifiable se fonde sur un calcul difficile dans un sens mais facile à vérifier dans l'autre. En partageant ouvertement la procédure, le principe gagne en crédibilité, en utilisabilité et en valeur, la période dexercice de léchange coïncide avec létat de lart cryptographique partagé par tous.
Aussi, l'internaute est confronté à toujours plus de données, d'algorithmes différents pour orienter ses décisions quotidiennement. Ses données lui appartiennent et les algorithmes devront lui être connus : c'est une orientation légale à court et moyen terme. Pour autant arrivera-t-on à décoder lindécodable, sera-t-il déjà trop tard face à linertie de nos habitudes ? Framasoft met déjà en place toute une série d'outils pour soigner notre dépendance aux technologies devenues incontournables par la force de lusage, avec par exemple : <https://degooglisons-internet.org/>. Pendant longtemps, le logiciel était fermé, la boîte résolument noire comme le livre était fermée, illisible, intraduisible, ininterprétable. Désormais, il convient d'ouvrir le code, de le lire, de le modifier et de l'exécuter. Désormais, dans un contexte de données massives, nous réalisons que coder est à compter ce qu'écrire est à lire.

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layout: post
title: Sciences pour tous
authors: Vincent Dahirel, CRI (Centre de Recherche Interdisciplinaire)
date: "2017-04-28"
slug: "sciences_pour_tous"
description: "La science peut être amusante, étonnante, passionnante, poétique..."
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La science peut être amusante, étonnante, passionnante, poétique; école de la rigueur et de la créativité, elle donne les clés pour mieux interroger et comprendre le monde. Et aussi les outils pour le transformer, pour le meilleur ou pour le pire. Mais pour la plupart dentre nous elle est impénétrable.
Pourtant, des mouvements de fond la rendent plus accessible que jamais, laissant entrevoir la fin dune forme délitisme scientifique qui laisserait le citoyen sur le bord de la route. Au cœur de cette transition, le numérique, formidable vecteur de diffusion.
Depuis les pionniers de la Khan academy, les formats numériques de médiation scientifiques se sont multipliés. Associé à des rencontres entre passionnés, le web peut être un puissant vecteur dinclusion du citoyen au cœur dune science en mouvement. En parallèle, la science de garage, la science de nuit, anonyme et clandestine, a aussi pris un autre visage.
Des lieux ouverts, les Fablabs ou autres biohackerspaces (comme la Paillasse à Paris), investissent les villes pour permettre à tous dexpérimenter et de fabriquer différemment, à faible coût mais avec toujours plus dinventivité.
Tout semble plus facile à celui qui rêve de science, ce qui a permis lémergence dune science citoyenne, ou science participative. A laide de son smartphone, véritable laboratoire portable, le citoyen peut participer à de grands projets de recherche scientifique.
Ce qui paraît ésotérique à la plupart dentre nous, comme par exemple le repliement des protéines, prend soudain la forme dun jeu (Fold-it), où lintelligence, la neurodiversité, de toute une communauté damateurs permet de découvrir ce que ni lintelligence artificielle des ordinateurs ni celle de chercheurs confirmés navait suspecté.
Ces élans de démocratisation des pratiques scientifiques appellent des changements dans notre système éducatif, comme le promeut le CRI, le Centre de Recherche Interdisciplinaire. Son idéal ? Lécole, la société, ne doivent pas inhiber lessence créatrice de lhomme, né chercheur, créatif, curieux.
Cest donc au cœur de lécole que doivent naître des projets de sciences participatives, avec des élèves chercheurs qui nourrissent leur être dune science ouverte, émancipatrice, qui permet de poser de meilleures questions et de donner à leur vie davantage de sens.

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layout: post
title: LUnion de lEnergie 
authors: Yamina Saheb
date: "2017-05-03"
slug: "union_europe"
description: "A nous, peuple dEurope, de choisir la transition énergétique que nous souhaitons."
categories:
- Europe
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On loublie souvent, mais à lorigine de lUnion Européenne que nous connaissons aujourdhui, fut la Communauté Européenne du Charbon et de lAcier. Cest le ministre français des affaires étrangères, Robert Schuman, qui annonça le 9 mai 1950 la signature future du premier traité supranational européen et la décision de confier sa gestion à une haute autorité qui travaillera sous la surveillance des états signataires.
Depuis, le 9 mai a été sacrée par le parlement Européen journée de lEurope et la haute autorité est devenue la Commission Européenne. Hélas la journée de lEurope, qui célèbre une idée, à lorigine, portée par la France, nest pas encore un jour férié chez nous. La communauté nationale semble lui préférer le 8 mai, jour de capitulation de lAllemagne nazie en 1945 qui est également le jour des manifestations indépendantistes algériennes violemment réprimées par larmée Française. A croire que le souvenir de la violence est plus important que la célébration de la construction de la paix. Car la communauté Européenne du charbon et de lacier est bien un projet de paix et de prospérité. Comme le disait Schuman, ce traité avait pour but « de rendre la guerre non seulement impensable mais aussi matériellement impossible ». Au-delà de cette volonté de paix, la mise en commun du marché du charbon et de lacier de la France, de lAllemagne, de lItalie et des trois pays du Benelux a permis de moderniser les outils de production, de rendre lEurope compétitive et, plus important que tout, elle a permis daméliorer les conditions de vie et de travail des habitants des six pays fondateurs de lUnion Européenne et de chacun des pays qui les a rejoints par la suite.
De la même façon, le 25 février 2015, la Commission Européenne (oui, celle-là même sur laquelle tirer à boulets rouges est devenu un sport national dans nos pays) a annoncé un projet dont lenvergure et la portée sont bien supérieures à celui de Schuman. Il sagit de lUnion de lEnergie. Pour la petite histoire, lidée de lUnion de lEnergie remonte à la Commission Delors (1985-1995). Et oui, un autre Français dont le nom est indéniablement associé à la construction de lUnion Européenne. On pourrait se demander pourquoi certains Français se sont investis avec autant dénergie dans la construction de lUnion européenne. On pourrait également se demander, pourquoi moi qui ne suis pas née européenne et à qui la douloureuse histoire franco-algérienne a permis de le devenir, je minvestis à ma manière dans la construction de lEurope. Il est vrai que le bashing de lEurope auquel nous avons été habitués, nous fait oublier de temps en temps, à nous citoyens européens notre volonté de vivre ensemble. Mais les observateurs étrangers, eux, ne loublient pas ! Comme cette collègue chinoise qui mavait annoncé en août 2010 que la Chine allait très bientôt rattraper et même dépasser lEurope sur le plan technologique et économique. Toutefois, lEurope continuerait à jouer un rôle important dans le monde car lEurope est avant tout un espace de démocratie, de paix et de liberté. Plus connu, le discours de Barack Obama à Berlin, du 25 avril 2016, soit deux mois avant le vote du Brexit, sur le besoin qua le monde dune Europe démocratique, forte et unifiée. Ce discours restera certainement dans les mémoires car pour l'une des premières fois, un homme politique sest adressé aux européens en parlant du peuple dEurope.
Pour revenir à lUnion de lEnergie, il y a deux façons de voir cette proposition de la Commission Européenne. La première, plutôt pessimiste, dans la lignée du bashing de lEurope, serait de se dire quil sagit dun énième projet bureaucratique de Bruxelles sans aucun intérêt pour les états membres. Pis, qui leur ferait perdre un peu plus de leur pouvoir. Oubliant que le rôle de la Commission Européenne se limite à faire des propositions et que ce sont bien le parlement européen (des élus) et le conseil européen (où siègent les chefs détats et de gouvernements, encore des élus !) qui prennent les décisions et légifèrent. Une autre façon de voir lUnion de lEnergie, cette fois avec enthousiasme et optimisme, consiste à analyser la proposition de la Commission Européenne avec lucidité. Et là, surprise, on se rend vite compte que lUnion de lEnergie nest rien dautre quun projet de modernisation de léconomie et de la démocratie européenne. Il sagit de jeter les bases dune Europe moderne et solidaire à travers la sobriété énergétique et la participation des citoyens aux réseaux énergétiques grâce à la possibilité quils ont de transformer leurs toits en centrales de production dénergie renouvelable. Ceci au passage ferait de lEurope le champion de la lutte contre les changements climatiques et le bastion de linnovation.
Malheureusement, peu de citoyens européens ont entendu parler du projet de lUnion de lEnergie. Pis, parmi les initiés, rares sont ceux qui réalisent quil sagit là de lune des étapes les plus importante de la construction Européenne depuis Schuman. Pourtant, le projet est géré par un vice-président qui a fait le tour des capitales européennes pour expliquer son importance pour notre avenir commun. Mais me direz-vous, quand on fait le tour des capitales, on rencontre les élites bien-disantes, dailleurs pas toujours bien pensantes, mais surtout bien souvent déconnectées du peuple dEurope. **Faire connaître le projet de lUnion de lEnergie aux citoyens européens pour quils se lapproprient est donc le premier défi auquel ce projet est confronté.**
Si lUnion de lEnergie est considérée par les experts comme un projet historique, cest parce que le monde et lEurope ont bien changé depuis Schuman. En effet, nous ne sommes plus six pays, mais bien vingt-huit pays à décider de lavenir de lEurope et nous sommes presque deux cents pays à décider de lavenir de la planète. Plus important, le monde traverse une crise écologique et climatique dune ampleur sans précédent, tandis que la menace terroriste sest substituée à la menace communiste. La combinaison des menaces climatique et terroriste jette en pâture, quotidiennement, des milliers de réfugiés qui arrivent sur nos côtes dans lespoir dune vie meilleure pour eux et leurs enfants. Car lEurope est une terre despoir !
LUnion de lEnergie est conçue comme un projet de solidarité entre les territoires européens. Il sagit de faire prendre conscience aux états membres, et au-delà aux citoyens européens, quils sont interdépendants énergétiquement. Le projet a pour objectif de réduire notre dépendance énergétique qui a atteint 54% en 2015. La modération de la demande dénergie, combinée à laugmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, devrait permettre de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées de nos anciennes colonies (Afrique du Nord et Moyen Orient) ou de pays dont certains états membres dépendaient par le passé (Russie), avec tout ce que cela sous-entend en termes de géopolitique. Cette réduction de notre dépendance aux énergies fossiles, devrait avoir un autre effet positif, celui de rendre lair de nos villes et de nos campagnes plus respirable en réduisant nos émissions de gaz à effet à serre et les pollutions qui leur sont associées. Mais peut-on réussir le virage de la transition énergétique alors que les états membres préfèrent, encore aujourdhui, négocier individuellement leurs contrats dimportations des hydrocarbures avec les pays tiers ? **Le deuxième défi de lUnion de lEnergie est donc bien celui du changement des mentalités pour passer du  je  au nous et pour enfin jeter aux calendes grecques les égoïsmes hérités de lépoque de gloire de nos états nations.**
LUnion de lEnergie est également un projet de prospérité et de justice sociale car contrairement à ce que la pensée dominante prétend, cest bien lénergie et non le capital, comme lexpliquent si bien les travaux de Robert Ayers1 et de bien dautres, qui est à lorigine de la prospérité et des progrès que nous avons connus à ce jour. Mais nous devons rester vigilants. Car contrairement à lépoque de Schuman où les politiques sociales étaient à lhonneur, un virage libéral, et dangereux pour nos sociétés, a été pris en Europe. On nous a, par exemple, promis une réduction des factures énergétiques des ménages à travers la libéralisation du marché et louverture à la concurrence dans le cadre du marché commun de lénergie. Au lieu de cela, nous avons eu droit à la précarité énergétique. Plus de 50 millions de citoyens européens déclarent ne pas bien se chauffer lhiver de peur de ne pas pouvoir payer leurs factures énergétiques. Inacceptable diraient les pères fondateurs de lUnion Européenne, le marché va sen occuper nous disent les défenseurs du libéralisme. Injuste dirait, probablement, le peuple dEurope si on lui demandait son avis sur la précarité énergétique. **Le troisième défi de lUnion de lEnergie est un peu lié au deuxième, il sagit de faire prendre conscience à tous quau vingt et un unième siècle laccès aux services énergétiques est un droit inaliénable de tous les citoyens sans distinction de revenus.**
Et enfin, lUnion de lEnergie, tout comme létait le projet de Schuman, est un projet de modernisation de lindustrie européenne à travers la recherche et linnovation. Une réflexion et des investissements en amont sont nécessaires pour réussir notre passage dun réseau centralisé basé sur les énergies fossiles, où le citoyen est un acteur passif dont le rôle se limite à consommer de lénergie, vers un réseau décentralisé basé sur des énergies propres, où le citoyen devient un véritable acteur qui peut produire son énergie et optimiser sa consommation dans le temps. Lintelligence des appareils électroménagers, des compteurs dénergie et des réseaux énergétiques rendent possible la participation directe du citoyen au réseau énergétique. Mais là aussi, nous devons être vigilants, car toute cette intelligence saccompagne dune plus grande vulnérabilité de lEurope aux cyber-attaques. Il est clair que la digitalisation des réseaux énergétiques est une partie intégrante de la transition énergétique, et au-delà écologique. La question est de savoir si nous sommes bien équipés pour cette digitalisation. Et si nous avons les protocoles nécessaires pour protéger nos villes/campagnes et donc nos vies, des possibles tierces parties malveillantes. **Le quatrième défi de lUnion de lEnergie est donc bien celui de garantir la protection des citoyens européens.**
Pour terminer, je dirais que lEurope ne pourra jouer pleinement le rôle qui est le sien dans le 21ème siècle sans une construction collaborative et bottom-up de lUnion de lEnergie. A nous peuple dEurope de nous saisir des enjeux de notre époque et de construire ensemble cette Europe moderne, juste et solidaire que nous devons aux enfants qui naissent aujourdhui. On pourrait, par exemple, nous approprier lUnion de lEnergie en lançant une initiative citoyenne pour intégrer dans les textes existants le concept de justice énergétique et pourquoi pas détendre ce concept à nos politiques de coopération avec les pays du Sud. Réunir un million de signatures dans au moins sept pays membres, pour que linitiative soit prise en compte par les décideurs comme le prévoit le traité de Lisbonne, ne me semble pas être un défi insurmontable à lheure dInternet et des réseaux sociaux. A nous citoyens européens de prendre notre destin en main et dutiliser les nouvelles technologies pour les bonnes causes !

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layout: post
title: La proximité, cœur du 21eme siècle, à lheure de la révolution numérique
authors: Olivier Lebel
date: "2017-05-05"
slug: "proximite"
description: "Le 21e siècle est celui de la proximité, de la collaboration horizontale, avec ses voisins, avec ses réseaux, dans la confiance."
categories:
- Europe
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## Constat
Les sondages montrent que la population fait confiance aux ONG, aux associations, travailleurs sociaux, aux acteurs de lEconomie Sociale et Solidaire, aux urgentistes, aux pompiers, au facteur… Tous ces acteurs de proximité oeuvrent au contact des gens, alors que les politiques ont souvent perdu la confiance de la population.
Le 21e siècle est celui de la proximité, de la collaboration horizontale, avec ses voisins, avec ses réseaux, dans la confiance.
Les techniques digitales transforment ces approches, et de très nombreuses innovations permettent aujourdhui de collaborer avec ses voisins, de venir en aide aux gens des rues avec lappui dun réseau de citoyens ([Entourage Social][1]), de prêter des équipements ou des livres ([Tonbooktoo][2]), de trouver celui qui donnera un coup de main ([Lulu dans ma rue][3]), de proposer des légumes à ses voisins (Les Incroyables Comestibles, voir encadré), de faire connaître les actions positives (exemples de Sparknews, ou du Sarcelloscope) ou tout simplement déchanger, en un mot dêtre plus humain. Le digital au service de lintérêt général : ça marche !
Toutefois, si de nouvelles applications apparaissent, appuyées sur les technologies numériques et les réseaux sociaux, bien des acteurs traditionnels, ayant la confiance de la population, ne se sont pas encore approprié les techniques digitales. A travers les millions de bénévoles ou le million de salariés qui œuvrent pour elles, elles sont en contact avec une masse dinformation et de signaux faibles. Mais, souvent, elles ne recueillent pas ces informations. Leur culture numérique est souvent peu avancée, et elles peinent à savoir utiliser tous les signaux faibles auxquels elles sont confrontées. Les décisions sont parfois prises sur la base de lintuition, non étayée par une solide analyse de données.
Développer la culture numérique dans les associations et chez les acteurs de lEconomie Sociale et Solidaire est donc un enjeu essentiel. Modifier leur approche pour intégrer les démarches collaboratives est vital (projet Proximus, voir encadré). Leur donner accès aux technologies de la « data science » leur permettrait de décupler limpact de leurs actions et de passer de laction locale à la mobilisation globale. Pour ce faire, il faut sappuyer sur les citoyens, afin quils soient les relais des actions autour deux. Les cohortes de crapauds fous doivent entrer dans les failles, hacker le système en aidant les acteurs de proximité à agir de manière ciblée et efficace en leur montrant lurgence, les aider à sortir de leur silo thématique ou populationnel.
Le tsunami et laccélération imprimée par le digital maîtrise des outils numériques, impact de lautomatisation sur lemploi vont accroître de manière vertigineuse le fossé entre les gagnants et les perdants, ainsi que les tensions sociales et les peurs qui en résulteront. Le risque serait que de nouveaux acteurs apparaissent, mais sans le moindre lien avec les millions de bénévoles actifs dans les ONG traditionnelles, ni avec les millions dacteurs de proximité ; et quà terme, les acteurs traditionnels disparaissent entraînant avec eux ceux qui leur faisait confiance.
## Solutions
### Pour chaque individu :
Nous appelons chaque citoyen du monde à (r)éveiller lagent dormant du nouveau monde qui est en lui. Chacun pourrait signaler sur la plateforme « Agents du nouveau monde » (à créer) les actions locales des associations, clubs, réseaux, mobilisations, collectifs, familles, amis en faveur de lintérêt général, surtout si elles lui semblent innovantes, généreuses, pertinentes, ou simplement sympathiques. Les « actions du nouveau monde » ainsi portées à la connaissance de tous seront regroupées dans des outils de visualisation et de recherche. En lien avec Citizen Link (cf Cercles Europe et Big Data), les citoyens géographiquement distants pourraient utiliser leur passeport Citizen Link pour venir rencontrer les acteurs de ce nouveau monde.
Dautres actions concrètes sont possibles :
- Le « [kit des conspirateurs positifs][4] » de lInstitut des Futurs Souhaitables propose une série dactions concrètes pour participer positivement.
- Participer aux « Civic Tech » des applications numériques de démocratie participative (voir par exemple larticle du Monde du 14 mars 2017 « [Les civic tech ou la démocratie en version start-up][5] ») met chacun à lheure du renouveau de la vie démocratique.
Adhérer aux plateformes de pétition en ligne (Avaaz ou Change.org) est aussi une manière de participer à la vie numérique démocratique.
### Pour les acteurs de lESS :
De nombreux outils existent ; on peut citer par exemple :
- [Data for good][6] est un réseau de « data scientists » qui interviennent bénévolement pour les ONG. Tous les data scientists qui le souhaitent sont appelés à rejoindre Data for good.
- Game for change propose aux ONG de créer des « serious game » pour diffuser leurs messages. Lenthousiasme généré, le caractère open source de ces jeux est bien digne des crapauds fous.
- Epidemium est un programme de recherche scientifique participatif de lutte contre le cancer
- Probono Lab aide les organisations à finalité sociale en mobilisant des bénévoles, salariés, personnes en recherche demploi. Ils peuvent contribuer à linculturation digitale.
[1]: http://www.entourage.social/
[2]: https://www.tonbooktoo.com/
[3]: http://www.luludansmarue.org/
[4]: http://www.futurs-souhaitables.org/kits-conspirateurspositifs
[5]: http://www.lemonde.fr/o21/article/2017/03/14/les-civic-tech-ou-la-democratie-a-l-epreuve-du-numerique_5094226_5014018.html
[6]: http://www.dataforgood.fr/

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title: Proximus
authors: Olivier Lebel
date: "2017-05-08"
slug: "proximite"
description: "Proximus est un réseau participatif qui vise à identifier des projets collaboratifs dans le monde, à identifier leurs facteurs de succès ou déchec, et à diffuser cette connaissance en open source."
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Ce début de siècle est celui de la « Troisième révolution industrielle » (Jeremy Rifkin), combinant approches collaboratives, révolution numérique et énergies renouvelables. Les approches collaboratives transforment tous les champs de léconomie (pour les plus connus : Airbnb pour lhôtellerie, Blablacar pour le transport automobile, Uber pour les taxis même si ce dernier cas est discutable pour des raisons opérationnelles et éthiques, …).
Laction sociale et humanitaire est aussi en cours de transformation (des applications comme Entourage Social, ou Singa en sont les meilleurs exemples). Ce nest pas juste une mode ou une nouvelle tendance. Elle ne faiblira pas, elle ne passera pas et elle transformera nos sociétés. Dans nos « sociétés liquides » (au sens de Zygmund Bauman), retranchées dans leur individualisme, elle constitue une réponse naturelle.
Fondé par Olivier Lebel et dautres grands patrons dONG, Proximus est un réseau participatif qui vise à identifier des projets collaboratifs dans le monde, à identifier leurs facteurs de succès ou déchec, et à diffuser cette connaissance en open source. Il constitue potentiellement une nouvelle forme dONG, une organisation horizontale, auto-gouvernée (organisation holacratique, au sens de Laloux). Une ONG, ne reposant plus sur la levée de fonds mais sur la bonne volonté, sans siège social et proche du terrain; sans conflit de pouvoir et profondément inspirée par le projet daider les autres. Ce serait une organisation qui ne serait composée que de gens de terrain, agissant dans le meilleur intérêt de leurs voisins, tout en poursuivant leur propre intérêt davoir une vie pleine de sens.
## Incroyable Comestibles[^1]
Exemple de success story qui utilise les réseaux sociaux et le numérique pour augmenter leur impact, par Olivier Lebel
- Nous annonçons notre présence sur tout le territoire national par des actions engagées dans plus de 500 communes, villes et villages.
- En Ile de France, nous avons 72 groupes référencés dans notre base de données nationale, tous n'étant pas actifs. Mais nous pouvons affirmer que nous avons eu des actions dans au moins 72 localités. Certaines sont très actives, comme Cergy, Poissy, Boulogne, Herblay, Chauconin, etc.
- Pour ce qui est du développement international : le mouvement sest développé de façon importante en Angleterre, en France, en Belgique, au Québec, et il y a également des actions symboliques dans toute une série de pays (25 pays à ce jour). Nous sommes très sollicités à linternational : nous avons récemment reçu une délégation de Sud-Coréen à Cergy ; nous avons donné une conférence à Berlin, nous travaillons sur un projet dautosuffisance alimentaire au Maroc en partenariat avec 10 villes. Nous donnerons prochainement une conférence en Roumanie. Jai fait une conférence sur Skype depuis lambassade de France en Indonésie madressant à un public localisé à Djakarta.
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[^1]: Originaire dAngleterre, les Incroyables Comestibles (en anglais : Incredible Edible) sont un mouvement citoyen qui cherche à reconnecter les gens à la terre nourricière par la convivialité. Ils proposent une agriculture urbaine open source. Les plantations sont directement implantées sur lespace public : chacun peut participer aux opérations de plantation, à lentretien, venir récolter … et ce ne sont pas forcément les mêmes personnes. « Les Incroyables Comestibles ne plantent pas pour eux, mais pour la communauté humaine ! »

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title: Santé ouverte, collaborative et Data-driven
authors: Olivier de Fresnoye
date: "2017-05-10"
slug: "sante_ouverte"
description: "Il est indispensable de pousser l'écosystème de santé vers une meilleure culture de l'ouverture."
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Jamais notre système na produit autant de données. Il est commun davancer quil a été produit autant de connaissances entre le début de lanthropocène et 1995, année de naissance de linternet quentre 1995 et aujourdhui. Ces données sont produites en masse du fait de lenregistrement des données en format numérique et du suivi de plus en plus systématique de patients via des appareils médicaux connectés.
Sil est relativement aisé daccéder à des données usuelles, telles que bancaire ou de consommation domestique, il est difficile de disposer de données de santé. Les patients ont du mal à accéder à leurs données, mais même les professionnels de santé ou les chercheurs ont des difficultés pour y accéder.
Or ces données massives, diverses, physiologiques, biologiques, génomiques, environnementales, sont précieuses et recèlent des trésors de connaissances médicales nouvelles. Y avoir accès permettrait den révéler le potentiel médical. Leur analyse dégagerait des pistes daméliorations diagnostiques, thérapeutiques, et ouvrirait la voie à une médecine personnalisée, une médecine de précision, préventive voire prédictive. 
Au plan de la santé publique, laccès à cet ensemble de données permettrait de mieux connaître et piloter lorganisation sanitaire, ouvrant la voie dune plus juste efficience médico-économique et dune prise en charge sanitaire optimisée à léchelle individuelle ou populationnelle.
Ces quelques exemples dopportunités offertes par les technologies numériques ne constituent quune vision limitée du potentiel que recouvrent les évolutions scientifiques actuelles, au premier rang desquelles lIntelligence artificielle. Le « Machine learning » (lapprentissage des machines) est aujourdhui possible dans le domaine de la santé, compte-tenus des progrès de lintelligence artificielle et de la masse colossale des données disponibles.
Les machines disposent aujourdhui de faculté dapprentissage, à partir des données accumulées. Or, la somme que composent la connaissance et lexpérience rend aujourdhui les machines capables de facultés humaines cognitives. Dans le domaine de la santé, nous assistons aujourdhui à la naissance dune déferlante dapplicatifs permettant la lecture automatisée des lésions dermatologiques, de limagerie radiologique, des prélèvements dorganes, champ jusquici exclusif de lanatomo-pathologiste.
Au plan thérapeutique, certains avancent même que nous assistons à lémergence dune sorte « dalgo-thérapie » (de thérapie par les algorithmes) visant une meilleure prescription, plus ciblée et personnalisée, le volume de chaque médicament diminuant jusquà devenir tellement spécifique que chaque pathologie serait assimilée à une maladie rare. Du reste, ceci ne sera pas sans conséquence sur le modèle économique de lindustrie pharmaceutique, et sur les moyens alloués à la recherche de nouveaux traitements. 
Par ailleurs, notre époque est marquée par lapparition de communautés, renforcées par les technologies numériques. Ainsi, les communautés de patients, de professionnels de santé, de chercheurs sont des acteurs émergents, informellement structurés, qui jouent un rôle croissant. Ces communautés permettent de créer des synergies nouvelles en termes de partage dinformation ou des dynamiques co-créatives de recherche et de vigilance croissante en termes dusages des données. Des méthodes de recherche jusque-là longues, voir inaccessibles sont aujourdhui possible, sur des cohortes de patients plus nombreuses.
En matière de vigilance, des communautés peuvent permettre de surveiller les risques de dérive dacteurs assuranciels, qui pourraient être tentés dutiliser ces données pour sélectionner les « bons » patients. Sur ce dernier point, les problématiques juridiques, éthiques sont complexes mais il importe de les porter dans le débat public.
Les principes que pose lopen-source (partage et réutilisation des codes sources) et les pratiques quil induit (inclusion, collaboration, interactions) ont un rôle majeur à jouer dans la santé, en bonne harmonie avec la nécessaire protection de lindividu.
En conclusion, il est indispensable dacculturer l'écosystème de santé aux opportunités quoffrent les nouvelles technologies, de le pousser vers une culture de l'ouverture pour une meilleure libération du potentiel scientifique des secteurs académiques et plus largement des communautés de patients et de professionnels, qui sauront travailler ensemble à la co-construction dun système de santé inclusif, transparent et soucieux dun usage juste et éthique des données personnelles. 

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title: Open Santé start-ups exemplaires
authors: Olivier de Fresnoye
date: "2017-05-11"
slug: "sante_ouverte_exemples"
description: "Des startups remarquables de l'open santé."
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**EchOpen** est une communauté ouverte et collaborative, animée par un noyau pluridisciplinaire d'experts et de professionnels de haut niveau, ayant pour but de concevoir un échographe Ultra-Portable, Low-Cost et Open Source, connecté à un smartphone, afin d'universaliser l'accès à l'orientation diagnostique. Permettant la transformation radicale de l'orientation diagnostique en médecine hospitalière, en médecine générale et en zone sous-médicalisée (pays en voie de développement, déserts médicaux, etc.) puisque, selon lOMS, deux tiers de la population mondiale na pas accès à limagerie médicale de diagnostic. Le projet réunit aujourd'hui une large communauté de plusieurs centaines de membres (ingénieurs, chercheurs, designers, juristes et un tiers de professionnels de santé de différentes spécialités). Après lobtention dun premier prototype et dune première image écho-anatomique en mars 2016, la communauté a ensuite itéré sur ce prototype pour obtenir ensuite une image de qualité médicale. Soutenu par la Fondation Pierre Fabre et de nombreux acteurs académiques, universitaires, médicaux et professionnels, le projet est installé au cœur de Paris et dans des instances universitaires et fablabs à travers le monde, et accueille tous ceux qui souhaitent contribuer à cette aventure inédite.
Voir <http://echopen.org/>
**Epidemium** est un programme de recherche scientifique participatif et ouvert dédié à la compréhension du cancer grâce aux Big Data et aux données ouvertes, sous la forme de data challenges. Construit en partenariat entre La Paillasse, laboratoire communautaire parisien et Roche, laboratoire pharmaceutique spécialisé dans le traitement contre le cancer, ce programme d'Open Science a pour ambition dêtre collaboratif et distribué; et dapporter, grâce à lintelligence collective, des outils pour la recherche, des solutions pour les professionnels de santé et des réponses pour les patients sous licences ouvertes, que chacun puisse librement utiliser, étudier, adapter, redistribuer et améliorer.
<http://www.epidemium.cc/>

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title: Diversité culturelle
authors: Alice Barbe, Jean-Baptiste de Foucauld, Pierrick Judéaux, Olivier Lebel
date: "2017-05-15"
slug: "diversite_culturelle"
description: "LAutre est souvent plus proche de nous que lon ne limagine."
categories:
- Diversité
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## LAutre
Il y a tant de belles histoires interculturelles où nous créons par la richesse mutuelle. Inna est coach sportive, elle a fait ses classes dans le fitness et lathlétisme. Elle est arrivée en France avec pour seul bagage son histoire, son militantisme, sa hargne contre Poutine et sa dictature. Pharmacienne, elle a choisi de faire du sport sa nouvelle vie professionnelle. Elle a intégré une association, SINGA pour y créer des programmes sportifs afin de générer des rencontres entre personnes réfugiées et citoyens locaux, autour du sport, sa passion, et surement celle de dizaines de milliers de personnes.
Inna a fait plus que créer du lien : elle a profondément « hacké » le système daccueil des personnes en exil, le bénévolat traditionnel, le paradigme bénévole/bénéficiaire. En effet, elle a uni les gens autour du sport. Les « bénévoles » ne viennent plus pour aider « un pauvre réfugié », ils viennent faire un foot, du yoga, de la course. Les « bénéficiaires » ne viennent pas pour quon les aide à trouver logement, remplir des formulaires CAF ou CPAM, ou apprendre lutilisation de lauxiliaire être ou avoir, ils viennent se faire des potes, se dépenser, découvrir la France, celle qui court, se marre, marque un but ou se relaxe.
Limpact social de linitiative dInna est énorme, et tellement facile. Inna nest pas, nest plus la réfugiée russe. Elle est chargée de programme et rencontre chaque jour des dizaines de personnes à qui elle parle de sport. Elle favorise les rencontres autour dactivités communes qui les valorisent les différents participants, qui deviennent alors des inspirations positives mutuelles. Ainsi, ceux qui en ont besoin pratiquent le français, ceux qui le souhaitent peuvent réaliser une carrière de coach sportif, et ceux que la couverture médiatique sur la vague migratoire alarmaient réalisent quune relation interpersonnelle avec une personne réfugiée est plus éclairante quune multitude de reportages parfois, voire trop souvent biaisés. 
LAutre quest Inna et que sont les réfugiés au regard des sociétés daccueil, et plus globalement toute personne qui ne rentre pas dans la norme culturelle dominante telle que chacun la conçoit, ne demande quà être révélé. Encore plus aujourdhui, à lheure où 400 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde, où petit à petit nous allons faire face aux migrations climatiques, et où la mobilité permet de faire le tour du monde en quelques heures.
LAutre est souvent plus proche de nous que lon ne limagine, relégué par nous-même de lautre côté dune frontière largement artificielle, au sens figuré comme littéral, géographique à limage du périphérique parisien qui demeure pour tant de personnes, de chaque côté, une frontière, sinon infranchissable, du moins souvent infranchie.
## Peur et richesses
Le monde actuel multiplie les opportunités de rencontres avec des gens différents (sociétés plus diverses, flux de population croissants, réseaux sociaux) et les richesses culturelles et économiques quengendre la diversité sont plus visibles que jamais. Aux Etats Unis, 60% des 25 plus grandes entreprises high tech ont été créées par des immigrés ou des enfants dimmigrés.
Mais la peur de lAutre demeure. Nourrie par des inégalités profondes, des angoisses économiques et identitaires. Dans un monde en profond bouleversement où la quête de sens est complexe, nous nous réfugions trop souvent dans une vision unidimensionnelle de lidentité. Voir lautre et en particulier la différence de lautre à travers un unique prisme effraie et ne révèle que conflit et incompréhension.
Même quand on pense « bien faire », le piège reste présent. Si lon se surprend à ne considérer le réfugié que sous langle de « celui à qui lon donne », on oublie alors que Marcel Mauss nous a appris que léchange se réalisait par le triptyque « donner, recevoir et rendre ». Omettre lune de ces trois composantes, cest aliéner lautre.
## Un futur commun
Nous voulons être capable de rêver ensemble un futur commun et souhaitable. Nous voulons construire des projets et un futur ensemble.
Face aux forces déshumanisées du marché et du pouvoir des élites aveugles, notre capacité à changer le monde dépend de notre capacité à créer du lien. La connaissance mutuelle est essentielle ; elle sacquiert par la connaissance des histoires et des cultures.
Mais il nous faut accepter nos propres faiblesses. Ne pas les reconnaître cest ériger des forteresses qui, lorsquelles sont attaquées, entraînent des réactions violentes. Lacceptation sans complaisance de notre propre fragilité et vulnérabilité est un levier de connaissance qui nourrit une relation enrichie avec autrui. Et il nous faut parfois changer de posture, prendre le temps, suspendre notre jugement, accepter de ne pas comprendre pour peu à peu apprendre à écouter et à comprendre (les codes, les symboles et les perceptions de chacun).
> « On comprend lautre avec ce que lon a de faible, et on laide avec ce que lon a de fort »
*(Jean-Baptiste de Foucauld, Avril 2017, aux Treilles)*
La fabrique dun présent et dun futur en commun et la création du lien passe par la fraternité (« vivre avec des gens que lon na pas choisi »). Noublions pas cette grande oubliée de la devise Républicaine :
La solidarité institutionnelle et mécanique, celle de la redistribution monétaire, est indispensable, mais elle ne suffit plus et peut légitimer si lon ny prend garde un individualisme qui peu à peu la ronge. La fraternité nest pas la cerise sur le gâteau de la solidarité, elle en est la source et la concrétisation. Elle constitue le principe régulateur dune liberté qui ne dégénère pas en égoïsme et dune égalité qui ne se confond pas avec luniformité.
Plus on crée du lien, plus on a dhistoires positives, plus la compréhension individuelle et le débat public sont enrichis jusquà renverser le paradigme et passer dune représentation stéréotypée et unidimensionnelle à une multitude de représentations réalistes.
## Et demain, que puis-je faire ?
Le propos nest pas ici de penser à des solutions politiques ou institutionnelles mais de partager des idées simples, concrètes pour que chacun, sil le souhaite, puisse apporter sa contribution à cette multitude dhistoires et ce changement de manière de voir.
- Racontez des histoires. Celles de personnes dun univers culturel différent que vous connaissez pour faire rêver, étonner et valoriser et racontez les vôtres, à ceux qui viennent dun autre pays ou dun autre milieu.
- Regroupez autour dintérêts communs pour créer du lien par le faire-ensemble (cuisiner et manger, danser, faire de la musique, marcher) ou rejoignez une communauté qui crée ces liens comme les 25000 membres de [Singa][1].
- Organisez-vous pour venir en aide aux personnes en situation de fragilité, moins différentes en apparence, mais souvent rongées de lintérieur, comme par exemple les personnes en situation de chômage de longue durée[^1].
- Partez à laventure, jusquen bas de chez vous ou dans la ville à coté et mettez-vous en situation dêtre lAutre.
- Cherchez et (re)trouvez ce Commun qui unit les différentes spiritualités et fait de chacune un chemin particulier, mais convergent, vers lUniversel, cet universel où la diversité, loin dêtre une menace, est un enrichissement de la Totalité.
- Révélez vos richesses à travers les autres. Plus personne ne peut aujourdhui, sans dommage grave pour elle-même ou pour ses proches, faire léconomie de la recherche du sens. Celui-ci nest plus donné, il est à construire et cette construction passe par la rencontre. Et plus on se situe dans une tradition particulière, plus souvrir et sintéresser aux autres révèle les richesses apparentes, mais souvent aussi cachées, de nos propres histoires, de nos cultures et de nos trajectoires individuelles et familiales.
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[1]: http://www.singafrance.com
[^1]: Voir par exemple lexpérience de Solidarités nouvelles face au chômage <www.snc.asso.fr>

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layout: post
title: Hypergender
authors: Asmaa Guedira
date: "2017-05-18"
slug: "hypergender"
description: "Hyper-Gender est un mouvement qui explore le changement de paradigme en cours dans nos sociétés autour du genre, de lidentité, et des interactions sociales au 21ème siècle."
categories:
- Diversité
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Fondé par Asmaa Guedira, Hyper-Gender est un mouvement qui explore le changement de paradigme en cours dans nos sociétés autour du genre, de lidentité, et des interactions sociales au 21ème siècle. Les pratiques collaboratives au sein de la nouvelle économie et nouveaux modes de travail, ce quon nomme le leadership féminin et inclusif, les discussions autour des identités fluides et non-binaires, les nouveaux formats de relation et une vision positive de la sexualité, sont autant de manifestations visibles de ce nouveau paradigme.
Hyper-Gender est une communauté globale qui déconstruit et repense les frontières du genre, les stéréotypes masculins/féminins, les identités fluides, au-delà des labels et cultures, avec des membres présents dans le monde entier : Rio de Janeiro, Sao Paulo, New York, San Francisco, Berlin, Paris, Londres, Casablanca, Beirut, Le Caire, Kigali, ou encore Welligton.
Voir <http://hypergender.org>

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layout: post
title: Intelligence collaborative en action
authors: Asmaa Guedira, Laura-Jane Gautier, Francesca Pick
date: "2017-05-20"
slug: "intelligence_collaborative"
description: "Hyper-Gender est un mouvement qui explore le changement de paradigme en cours dans nos sociétés autour du genre, de lidentité, et des interactions sociales au 21ème siècle."
categories:
- Collaboratif
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Lécriture de ce manifeste naurait pas été possible sans la mobilisation et laction collective de 34 crapauds fous, de 21 à 75 ans, réunies pour sinspirer mutuellement et co-créer les différents cercles évoqués précédemment.
Nous avons choisi de mettre en oeuvres des technique danimation qui favorisent la collaboration, la confiance (“safe space”) et la créativité, mises en oeuvre par de plus en plus de collectifs à travers le monde. Grâce à cette approche holistique du vivre et travailler ensemble, nous avons pu écrire ce manifeste en 4 jours, dans la joie et la bonne humeur!
Nous avons besoin de créer plus de safe spaces, “zones de sécurité” en français, cest-à-dire un espace où règne la confiance entre plusieurs individus. Nous avons besoin de temps, de présence et de confiance pour aller au-delà de ce qui existe, et dépasser ce qui semble impossible (condition préalable à tout saut quantique). Nous avons expérimenté lors de cette retraite créative des méthodes et concepts développés et éprouvés par nos facilitateurs à travers le monde, intégrant moment de bien-être et dinspiration pour nourrir et stimuler une créativité radicale. Nous avons combiné des principes de “jeu”, “immaturité” et “improvisation”, pour mettre en place une atmosphère bon enfant où personne na peur de proposer les idées qui pourraient sembler farfelues, et vaincre son autocensure ! Nous avons favorisé au maximum lauto-organisation et la création de safe spaces qui permettent de faire tomber les masques et dêtre à l'écoute des autres avec tous ses sens. Convaincus que ce type denvironnement créent le niveau de confiance, connexion et capacité à se laisser aller pour remplacer tout “egosystème” par un éco-système qui transforme notre approche aux autres dans la vie.
Nous nous sommes inspirés, guidés par nos “facilitateurs de choc”, tels Jéronimo, par de nombreuses autres expériences qui valorisent cette approche holistique et complète de lindividu au sein du groupe. Cette semaine à été pour tous ces crapauds fous une belle leçon de tolérance et travail en communauté, où des liens improbables se créent à travers une vision partagée, cassant toutes les barrières et silos, pour forger des partenariats innovants et sengager dans des expérimentations de limagination humaine.
Lesprit consiste à mettre en place des “processus dengagement” inspirés du biomimétisme, pour favoriser la stigmergie[^1] au sein du collectif éphémère:
- Intégrer une diversité profonde / intense
- Unifier autour dun objectif
- Organiser / gérer à travers lintelligence collective
- Engendrer et nourrir une conversation non-linéaire et spontanée
- Intégrer la nature dans notre environnement de travail et de vie
- incorporer du mouvement et de la perspective
Les animateurs doivent être attentifs à connecter tous les participants à lintention de la semaine, définie en amont par les organisateurs et enrichie tout au long par les projections et attentes de tous. Grâce à des cercles collectifs à chaque début et fin de journée, lagenda est revu et discuté quotidiennement, dans le cadre dun programme qui agit comme un container définissant les grandes tendances et fil directeur global pendant la semaine de création. En étant flexible et non linéaire, le ou les animateurs apprennent à être flexible et à lécoute des besoins du groupe pour équilibrer les énergies et envies de chacun.
Concrètement, sur les 4 jours, nous avons dédié les matinées à travailler sur les cercles du manifeste et écrire, et les après-midi à avoir des conversations plus libres et des moments déchange différents (promenades appréciatives[^2], cercles de parole ouverts)
## Exemples
### [Theory U du Presencing Institute rattaché au MIT][1]
La plupart de ces méthodes et approches viennent de la « Theory U » développée par Otto Scharmer en 2008 au sein du Presencing Institute rattaché au MIT:
La « Theory U » part de lidée que la qualité des résultats que nous créons dans tout type de système social est fonction de la qualité de la sensibilité, attention ou niveau de conscience avec lesquels les parties prenantes dudit système opèrent. La Théorie U propose à la fois un cadre, une méthode pour conduire un changement profond, et une manière dêtre en phase avec les meilleurs aspects de notre personnalité.
Le processus de prototypage suit 3 étapes: Co-sentir - Co-inspirer - Co-Créer.
### [Art of hosting][2]
LArt of Hosting est une approche du leadership, qui va du niveau individuel au niveau systémique. Elle s'appuie sur la pratique individuelle, le dialogue, la facilitation de conversations qui comptent, et la co-création de solutions innovantes adaptées aux défis complexes actuels.
Elle rassemble aujourdhui une communauté de 10 000 personnes dans le monde.
LArt of Hosting est un moyen efficace pour faire émerger la capacité dauto-organisation et la sagesse collective de groupes de toutes tailles. LArt of Hosting part de lhypothèse que les gens mettent leur énergie et leurs compétences au service de ce qui compte le plus pour eux, au travail comme dans la vie. Cest pourquoi lArt of Hosting recouvre un ensemble de processus de conversation puissants, qui invitent les personnes à sengager et à prendre en charge les défis quelles rencontrent.
LArt of Hosting recouvre un ensemble de méthodes, qui permettent de créer des conversations ouvertes, qui ont du sens et qui se traduisent par lengagement des parties prenantes et par des résultats significatifs. En travaillant avec tout un éventail de méthodes collaboratives, telles que le Cercle, le World-Café, lExploration Appréciative, le Forum Ouvert, le Pro-Action Café, le Story-Telling et bien dautres, les praticiens peuvent adapter lapproche quils proposent à leur contexte et à leurs objectifs.
### [Enspiral][3]
Enspiral est un collectif international dacteurs de changement et entrepreneurs sociaux qui utilisent leurs compétences pour apporter des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux. Fondation à but non lucratif née en 2010 en Nouvelles Zélande, Enspiral est rapidement devenu un des pionniers mondiaux sur des nouvelles formes d'organisation et gouvernance collective, qui mettent au centre lhumain et le bien-être. Ses membres, sociétés et indépendants reversent une partie de leur revenu à la fondation mère, et lensemble des décisions sont prises dune manière ouverte et collaborative. Il ny a pas de chef, et les personnes priment sur les processus.
Grâce à une grande quantité de développeurs web dans son réseau, Enspiral a fait une contribution importante au développement des applications open source pour des organisations décentralisées. Un des projets pour lequel le réseau est le plus connu aujourd'hui est [Loomio][4], une application pour la prise de décision collaborative.
### [The Value Web][5]
Le Value Web (en français : le Web de valeur) est un réseau international dartistes, de designers, de facilitateurs, déducateurs, de chercheurs, de technologistes, décrivains, dactivistes sociaux et dentrepreneurs qui travaillent en utilisant le design et la facilitation pour adresser les défis les plus pressants de notre ère. Leur objectif est de transformer les instances de prises de décision pour servir le bien commun.
### [The Wellbeing Project][6]
Le Wellbeing Project (en français : projet du bien-être) cherche à nourrir une double évolution. Il sagit dorienter le changement de société vers une meilleure santé et plus de bien-être intérieur, et de catalyser le développement dune nouvelle infrastructure pour appuyer les acteurs engagés dans cette démarche.
Le Wellbeing Project est un projet de 3 ans co-créé avec [Ashoka][7], [Esalen][8], lInstitut [Fetzer Institute][9], la [Fondation Skoll][10] et [Synergos][11].
### [Transformap][12]
Transformap est une plateforme en ligne qui permet de visualiser les myriades de solutions alternatives à la pensée économique dominante sur un unique système cartographique open source. Elle donnera à chacun lopportunité de dresser la carte des initiatives, des communautés, des projets, des entreprises et autres institutions détenues par les salariés, autogérées et organisées démocratiquement, qui se consacrent à satisfaire les besoins de la population, à servir le bien commun et/ou à assurer un mode de vie durable.
Impulsé par le « MapJam » distribué organisé par le magazine on ligne Shareable en 2014, qui avait le but de mettre en avance des initiatives local de léconomie collaborative, Transformap est née dun rassemblement à Munich en 2015 dune vingtaine dinitiatives et mouvements en Europe qui ont déjà des projets de mapping de leurs écosystèmes respectifs. Ce rassemblement avait le but de mieux coordonner et relier les actions de toutes ces initiatives, pour finalement créer une carte open source et une taxonomie unique qui permet de mettre en commun les données de chaque initiative. Quelques mois après ce premier rendez-vous, le projet a gagné un financement par lunion européen.
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[1]: https://www.presencing.com/theoryu
[2]: http://www.artofhosting.org/fr/
[3]: https://enspiral.com/
[4]: https://www.loomio.org/
[5]: http://thevalueweb.org/
[6]: http://wellbeing-project.org/
[7]: https://www.ashoka.org/
[8]: http://www.esalen.org/
[9]: http://fetzer.org/work/projects/wellbeing-project
[10]: http://skoll.org/
[11]: http://www.synergos.org/wellbeing-project/
[12]: http://transformap.co/
[^1]: Modèle de coopération distribuée et auto-organisée inspirée du fonctionnement des insectes sociaux tels les fourmis ou les termites. Le principe est que la trace laissée dans l'environnement par l'action initiale stimule une action suivante. Ainsi les fourmis déposent des phéromones, pour que d'autres fourmis puissent suivre la piste jusqu'à la nourriture.
[^2]: Façon dinteragir dans la détente, sans jugement, qui permet de reconnaître ce qui est source dénergie pour chacun. On va ainsi imaginer et créer un avenir en sappuyant sur les réussites, les forces et les aspirations de chacun.

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